By Al Mayadeen English, Source : The Financial Times, le 15 décembre 2024
Alors que les Etats-Unis lancent des avertissements à Israël par le biais des médias, l'occupation continue de retarder et d'entraver l'aide humanitaire alors que la famine s'étend.
L'aide à Gaza reste proche de son niveau le plus bas, malgré les affirmations des États-Unis qui affirment qu'ils ne cesseront pas les transferts d'armes vers Israël, évoquant "certains progrès" dans la facilitation de l'aide humanitaire, a rapporté le Financial Times dimanche.
Washington aurait exhorté Israël à améliorer les conditions de vie des Palestiniens à Gaza, mais les groupes humanitaires font état d'une aggravation de la situation. En outre, les forces d'occupation israéliennes ont tué des Palestiniens aidant à la protection des convois.
Selon les données de l'ONU, environ 1 700 camions sont entrés à Gaza le 12 décembre, ce qui représente une légère augmentation par rapport au mois précédent, au cours duquel les livraisons d'aide ont atteint leur niveau le plus bas depuis le début de l'agression israélienne contre Gaza.
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Louise Wateridge, responsable principale des urgences pour l'UNRWA à Gaza, a déclaré au FT:
"Nous en sommes au point où nous avons de la chance si nous arrivons à faire entrer la moitié d'un camion. Les gens ne savent si leur famille va pouvoir manger".
Dans le centre et le sud de Gaza, où la plupart des habitants sont déplacés de force, la faim s'est aggravée. Les boulangeries sont submergées par des foules désespérées et trois personnes sont mortes étouffées dans une file d'attente au centre de Gaza le 29 novembre. La pénurie de farine est grave, un sac coûtant 162 dollars, selon un rapport conjoint de plusieurs organisations humanitaires publié le 13 décembre.
Le 13 octobre, des responsables américains ont averti Israël qu'il disposait de 30 jours pour "transférer toutes les formes d'aide humanitaire" à Gaza et mettre fin à l'isolement du nord de l'enclave, menaçant de recourir à des mesures de suspension militaire si la situation ne s'améliorait pas. Toutefois, les États-Unis ont décidé par la suite de ne pas suspendre l'aide militaire, évoquant "quelques progrès" malgré la détérioration des conditions.
Les forces d'occupation israéliennes ont régulièrement retardé ou refusé l'accès à l'aide humanitaire et, entre le 13 novembre et le 10 décembre, toutes les tentatives de l'ONU pour acheminer de l'aide dans le nord de Gaza ont été soit bloquées, soit entravées.
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Alors qu'Israël a ouvert le point de passage de Kissufim vers le centre de Gaza, seuls 67 camions sont entrés le mois dernier. Bushra Khalidi, responsable de la politique d'Oxfam, a déclaré au FT:
"Il ne suffit pas qu'Israël dépose l'aide à la frontière et ouvre un accès. Il doit ouvrir simultanément tous les accès terrestres et assurer la protection de l'aide à l'intérieur de Gaza".
Le 1er décembre, l'UNRWA a interrompu les transferts d'aide depuis Karem Abu Salem, le principal point d'entrée de l'aide vers le sud et le centre de Gaza, en invoquant des problèmes de sécurité. Cependant, suite aux pressions américaines, Israël aurait autorisé les convois d'aide à emprunter un autre itinéraire à l'intérieur de Gaza.
Pendant deux jours, ces convois ont pu atteindre leur destination avec succès, les communautés locales protégeant les camions d'aide. Mais le troisième jour, les unités d'invasion israéliennes ont ouvert le feu sur les Palestiniens qui assuraient la sécurité des camions, massacrant au moins 20 personnes. Seul un des 70 camions du convoi est arrivé à destination, les autres ayant été pillés.
Khalidi, d'Oxfam, a décrit la situation désastreuse :
"Même notre personnel est tributaire de l'aide humanitaire [...]. Mon beau-frère dit aux enfants de ne pas jouer ou courir pour ne pas avoir le vertige, car ils ne prennent qu'un seul repas par jour".